Halte au massacre

renard roux
photo de Frédéric Malvaud

Le tribunal administratif de Rouen, saisi d’un recours en référé, porté par plusieurs associations comme l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) le Groupe mammalogique normand, l’Association pour la protection des espèces menacées (AVES France) et la LPO Normandie, a suspendu le 4 septembre dernier l’arrêté du préfet de Seine-Maritime qui autorisait l’abattage de 1430 renards d’ici à 2021, par tirs de nuit effectués par les lieutenants de louveterie.

Pour le juge des référés qui n’a pas retenu les allégations du Préfet dans son arrêté : Non, « le renard n’a pas augmenté dans le département et notamment pendant la période de confinement. Une étude de NaturAgora montre que le renard est stable en Seine-Maritime, et sa densité reste inférieure à celle du territoire national ».

Non, « quatre années d’abattage intense en France n’ont pas permis de réduire les populations de renards selon la revue Biological Conservation, ce que confirme la brochure de l’Office Français de la biodiversité qui explique que les prélèvements dans la nature sont
compensés rapidement ».

Non, « le renard ne présente pas de risque sanitaire accru, l’Organisation mondiale de la santé relève le caractère inefficace de l’abattage de renards dans la prévention et la lutte contre l’echinococcose » ; au contraire l’OMS montre, dans ses études
épidémiologiques, une propagation plus importante de la maladie lors des périodes de destruction ! ».

Non, « le renard ne met pas en danger le petit gibier » telle que la perdrix, il prélève surtout des oiseaux d’élevage introduit en masse pour la chasse, incapables de se défendre contre les prédateurs. Au fond, il diminue la pollution génétique liée à cette pratique.

C’est une première victoire, mais qui ne règle pas la question de l’acharnement dont fait l’objet cet animal puisqu’il continue à être déterrable, piégeable et chassable toute l’année, donc bien au-delà des périodes de chasse ; 430 000 renards sont tués au fusil chaque année et 100 000 sont tués par piégeage, des chiffres édifiants !

En réalité, tout cela n’est qu’un mauvais prétexte pour satisfaire au loisir malsain de certains chasseurs de détruire une espèce supplémentaire. Et avec la complaisance de l’État et de son représentant.

Voilà un encouragement à poursuivre nos initiatives afin que le renard, au moins, ne soit plus classé « espèce susceptible d’occasionner des dégâts », un euphémisme pour ne plus dire nuisible !