Migration pré-nuptiale dans les steppes russes

Traditionnellement dans la région d’Orenbourg, le printemps est fixé au 1er mars. Mais en général, à cette époque, peu de chose évoque le printemps. Souvent le temps glacial et les tempêtes de neige peuvent se poursuivre jusqu’aux derniers jours de ce premier mois « officiellement » printanier. Néanmoins, les prémices de la douceur qui approche sont ressentis presque imperceptiblement dès la première décade de mars. Les meilleurs indicateurs en sont les oiseaux…

Steppe russe sous la neige
Steppe sous la neige
Photo de Anatoly Davygora (médiathèque LPO Normandie)

Les premiers à apparaître sont les grands rapaces lors de leur migration des zones d’hivernage vers leurs territoires de reproduction : Pygargue à queue blanche (Haliaeetus albicilla) et Aigle royal (Aquila chrysactos).

Aigle royal en vol
Aigle royal
Photo de Anatoly Davygora (médiathèque LPO Normandie)

À la fin de la première décade de mars, se manifestent les premières colonies de corbeaux freux (Corbus frugilegus). Au même moment, des groupes de jaseurs boréaux (Bombycilla garrulus) commencent à survoler les steppes, se dirigeant vers leur patrie nordique.

Groupe de corbeaux freux en hiver dans la steppe russe
Corbeaux freux
Photo de Anatoly Davygora (médiathèque LPO Normandie)
Jaseur boréal dans la neige
Jaseur boréal
Photo de Anatoly Davygora (médiathèque LPO Normandie)
4 Tadornes casarca en vol

Parmi les oiseaux aquatiques, le plus précoce est le Tadorne casarca (Tadorna ferrugina) qui arrive déjà mi-mars. On ne sait pas où ces oiseaux trouvent leur nourriture à ce moment quand les plaines sont encore enneigées et les plans d’eau couverts de glace.

Mi- mars, les premières alouettes des champs (Alauda arvensis) et alouettes calandres (Melanocorypha calandra) reviennent dans les steppes d’Orenbourg toujours enneigées. De même pour les femelles d’alouettes nègres (Melanocorypha yeltoniensis) qui ont hiverné dans les régions plus méridionales pendant que les mâles passaient les rudes hivers dans les plaines gelées. Les alouettes haussecol à gorge jaune (Eremophila alpestri), les bruants des neiges (Plectrophenax nivalis), les sizerins flammés (Carduelis flammea) se regroupent en grand nombre. Au contraire, les colonies hivernales de linottes mélodieuses (Carduelis cannabina) se désintègrent.

Alouettes haussecols au sol dans la neige
Alouettes haussecols
Photo de Anatoly Davygora (médiathèque LPO Normandie)

A cette période, la plupart des petits oiseaux granivores trouvent de la nourriture sur le bord des routes, car ce sont les rares endroits déjà dégelés. De nombreux petits groupes de pigeons colombins (Columba oenas), migrateurs de passage, s’y nourrissent également.

3 cygnes chanteurs en vol

Au début de la troisième décade de mars, les premiers faucons crécerelles (Falco tinnunculus) arrivent, et un peu plus tard les cygnes chanteurs (Cygnus cygnus) et les canards colverts (Anas platyrhynchos).

Dans les derniers jours de mars, les premiers couples de perdrix grises (Perdix perdix) se forment quittant les grands groupes hivernaux pour s’installer sur leurs sites de nidification.

Fin mars – début avril, on observe la première et la plus massive vague de vols d’ansériformes : cygnes, oies et canards.

Après cela, le flux des migrants augmente comme une avalanche à la fois en nombre d’individus et en termes de nombre d’espèces. Ce flux ne s’éteint qu’à la fin du mois de mai.

Page réalisée en collaboration avec Anatoly Davygora, grâce aux traductions de Galia Lagrost